La nature est notre meilleure alliée pour atténuer la crise climatique, et pourtant cette nature ne cesse de reculer. À Bruxelles, quelque 14 % des espaces verts ont disparu entre 2003 et 2016. Cette tendance se poursuit de manière irresponsable, avec de nombreux projets de construction qui sonneront le glas de précieux écrins de nature. C’est pourquoi Greenpeace soutient les Bruxellois·es qui œuvrent pour une région vivable et résiliente et demande aux responsables politiques des engagements plus forts en matière de protection de la nature.
Des îlots de fraîcheur
Nous l’avons tous·tes ressenti : nos étés sont de plus en plus chauds. Bruxelles a ainsi connu des journées allant jusqu’à 38° en 2022. Si nous tenons à vivre des étés supportables, la nature en ville est notre meilleure solution. Les nombreuses surfaces bétonnées créent un effet « îlot de chaleur » qui rend nos centres-villes encore plus chauds. En revanche, les espaces verts, les grands espaces ouverts et les forêts agissent comme une sorte de système de refroidissement naturel. Même les toitures végétales, les jardins et les arbres en rue peuvent faire une différence de plusieurs degrés pour les habitant·es. Alors que les vagues de chaleur et les étés chauds deviennent de plus en plus fréquents et intenses, nous avons plus que jamais besoin de nature dans nos villes.
Pourtant, la bétonisation gagne inlassablement du terrain à Bruxelles. En 2020, 52 % du territoire bruxellois étaient bétonnés, contre 47 % en 2006. Ainsi, si l’on considère tous les espaces verts, jardins compris, comme un ensemble, Bruxelles compte 55 m² de verdure par habitant·e, contre 96 m² à Amsterdam. Mais en réalité, cet ensemble n’est pas réparti équitablement et cela pose problème. À Bruxelles, les populations les plus pauvres sont celles dont l’accès aux espaces verts de haute qualité est le plus réduit et les espaces verts publics sont nettement moins nombreux dans les quartiers où les revenus sont les plus faibles. À l’heure actuelle, un·e Bruxellois·e sur cinq n’a pas suffisamment accès aux espaces verts publics, principalement dans le centre et le nord-ouest.
Les Bruxellois·es protègent leurs espaces verts
Cela fait des années que des Bruxellois·es inquiet·es montent au créneau pour défendre la nature de leur région. Outre le Comité Médiapark, des collectifs citoyens s’investissent également pour sauver la friche Josaphat, le vallon du Meylemeersch, le Marais Wiels, le Donderberg, les lisières de la forêt de Soignes… De nombreux collectifs citoyens se sont regroupés pour signer le mémorandum conjoint du collectif TuiniersForum des Jardiniers : ils réclament un moratoire sur la destruction de la nature jusqu’à l’adoption d’une nouvelle réglementation en matière d’aménagement du territoire. Greenpeace a aussi signé ce mémorandum.
Le gouvernement bruxellois souhaite créer davantage d’espaces verts en ville, par le biais de la nouvelle politique d’aménagement du territoire – le Règlement Régional d’Urbanisme (RRU) – et c’est en soi une évolution très positive. Pourtant, les mesures visant à protéger les espaces verts existants sont inexistantes dans le RRU. Le gouvernement bruxellois continue de pousser fortement les projets de construction dans les dernières zones non urbanisées de la capitale afin de répondre à la demande de nouveaux logements. Greenpeace estime qu’il s’agit-là de solutions faciles et court-termistes. Une politique responsable qui tiendrait compte des générations futures investirait dans la protection des espaces verts existants et trouverait des solutions créatives pour répondre aux besoins de logements. La nature nous protège – ensemble, nous devons aussi la protéger.
Vous pouvez agir avec nous en signant une lettre qui sera envoyée à Urban.Brussels pour protéger les espaces verts existants à Bruxelles.