Quatorze projets citoyens bénéficient d’un soutien financier du Fonds pour un air sain. Nous sommes partis à la découverte de quelques lauréat·es, et nous avons trouvé un mélange de projets hétéroclites : des façades fleuries sur un ancien site industriel, un vélo-taxi à Louvain et l’opposition à la construction d’un nouveau ring.
Greenpeace et BePlanet ont lancé le Fonds pour un air sain en septembre 2022. Ce fonds finance des projets qui contribuent à une meilleure qualité de l’air et à un cadre de vie plus sain. Les ressources du fonds proviennent des astreintes que le gouvernement flamand a dû payer à Greenpeace pour ne pas avoir élaboré un plan efficace relatif à la qualité de l’air. Pour son premier appel à projets, le Fonds pour un air sain a dégagé 290 000 euros. Cet appel à projets a eu un franc succès, puisque pas moins de 73 organisations y ont répondu. Après avoir évalué tous ces projets, le jury a choisi 14 projets qui bénéficieront d’un soutien financier.
Le Bolwerktuin, une oasis écologique à Courtrai
Le Bolwerktuin est une oasis écologique située tout près du centre de Courtrai où des bénévoles, des habitant·es du quartier, des apiculteur·rices et des jeunes plus vulnérables du groupe Intro se retroussent les manches chaque semaine. Grâce à la subvention accordée par le fonds, ce projet va réaliser une façade végétalisée. Son but ultime est de verdir les zones industrielles environnantes.
Ruben, du Bolwerktuin, nous en dit plus : « L’installation d’une façade végétalisée a un impact direct, cela ne fait aucun doute. La recherche a montré que les façades végétalisées présentaient de nombreux avantages, en particulier dans un contexte urbain. L’amélioration de la qualité de l’air, tout d’abord, mais aussi leur effet positif sur le bien-être psychologique, ainsi que la réduction de l’effet d’îlot de chaleur et du bruit de la ville ont été prouvés scientifiquement. Avec ce projet, nous voulons faire la différence dans notre environnement et à notre échelle. »
‘T Lampeke : un service de vélo-taxi
Buurtwerk ‘t Lampeke combat la précarité à Louvain, mais s’engage également en faveur de la mobilité verte. Karin et Lieven expliquent leurs projets : « Ici, il est absolument hors de question de rouler en voiture, nous essayons de faire du vélo une évidence. Si leurs parents ne savent pas rouler à vélo, les enfants se tourneront automatiquement vers la voiture, eux aussi. Nous essayons donc de faire en sorte que les parents roulent à vélo pour inciter les enfants à faire de même. Heureusement, grâce au nouveau plan de circulation de Louvain, il est désormais difficile de pénétrer dans la ville en voiture. Mais c’est problématique pour les personnes handicapées ou âgées, c’est pourquoi nous avons mis en place le vélo-taxi. Nous caressons le rêve de développer ce projet et de monter notre propre compagnie de vélo-taxis qui pourrait desservir toute la ville de Louvain, pour chasser la voiture de la ville. »
À Asbeek, l’union fait la force
La construction du nouveau périphérique autour d’Asse saccage une belle vallée qui comporte des saules séculaires qui abritent du gui. Ce projet mégalomaniaque qui va entraîner une augmentation du trafic de contournement et une dégradation de la qualité de l’air dans leur village inquiète les habitant·es d’Asbeek. Les riverain·es remettent en question le projet du ring et veulent que les autorités envisagent des solutions plus actuelles pour réduire le trafic, comme le transfert modal. Nous exigeons que l’impact de ce projet sur les citoyen·nes soit mieux pris en compte.
Laurence, initiatrice du projet d’Asbeek, s’explique : « Ce nouveau ring nous fait très peur. Cela va causer la destruction de la vallée et nous savons tou·tes qu’un périphérique a une sorte d’effet d’entraînement. De nombreuses études montrent que cela ne fait qu’attirer davantage de voitures. Cela signifie donc encore plus de voitures et encore plus de trafic à Asse et aux alentours du village. Nous nous inquiétons pour la qualité de l’air, mais aussi pour les enfants qui se rendent à l’école à pied ou à vélo. Et puis bien sûr, cela risque de les décourager à pratiquer la mobilité active. »
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