Une nouvelle ‘COP climat’ se déroule du 10 au 21 novembre aux portes de l’Amazonie, à Belém, au Brésil. Quels sont les enjeux de ce 30ème sommet mondial du climat ? Qu’y fait exactement Greenpeace ? On vous explique.
Après une COP 29 principalement dédiée au ‘financement climat’, qui avait abouti à un très décevant engagement financier des pays riches envers les pays du Sud pour faire face à la crise climatique, les négociateurs du monde entier sont de retour pour une nouvelle COP climat.
Greenpeace y est aussi présente avec une délégation internationale. Nous sommes sur place pour faire entendre la voix de celles et ceux qui se battent pour la justice climatique et environnementale. Greenpeace assiste aux négociations et est également active aux côtés de la société civile, lors de mobilisations et d’actions en marge du sommet. Le Rainbow Warrior, le bateau mythique de Greenpeace a d’ailleurs navigué jusqu’à Belem.

Les pays doivent présenter leurs objectifs pour 2035
La COP de Belem, ou COP 30, a lieu exactement 10 ans après les Accords de Paris. Les pays signataires ont alors promis de tout faire pour limiter le réchauffement climatique terrestre en deçà d’1,5°c. Pour atteindre cet objectif, ils s’engageaient également à fournir un plan d’action national (ou NDC : nationally determined contribution) tous les 5 ans, avec des ambitions pour les 10 années à venir. La COP de cette année est donc la date butoir pour tous les pays pour rendre leur plan d’ambition à l’horizon 2035. Ces plans doivent détailler les actions prises pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, s’adapter au dérèglement climatique, et contribuer – dans le cas des pays riches – aux efforts d’adaptation des pays du Sud.
A ce stade, seuls 64 pays ont déjà fourni leurs plans. Au total, cela représente à peine 31% des émissions mondiales. Il manque encore 132 plans, dont celui de l’Union Européenne (qui compte comme une seule “partie” lors des COP). L’UE est actuellement en proie à un blocage lié aux désaccords internes sur les objectifs 2040… Un piètre et inacceptable exemple envoyé au monde entier.

Lors de la COP, les plans nationaux font l’objet d’une analyse, pour juger leur alignement sur la trajectoire prévue par les Accords de Paris. Tout laisse à penser qu’un écart conséquent sera divulgué entre les ambitions nationales et la trajectoire globale nécessaire pour contenir le réchauffement climatique terrestre en dessous de 1,5°C, en sachant qu’ un dépassement à tout le moins temporaire est presque inévitable. Inacceptable pour Greenpeace, qui exige que les trajectoires soient corrigées au plus vite, et que chaque pays – en particulier les riches pollueurs historiques – fixent un agenda de sortie claire et concret de sortie des énergies fossiles qui permettent une réduction drastique et rapide de leurs émissions de gaz à effet de serre dans la prochaine décennie.
L’Amazonie au centre des regards
Cette année la COP se déroule à la lisière de l’Amazonie. Durant les négociations, tous les regards sont donc tournés vers cette forêt, essentielle à l’équilibre climatique et à la biodiversité mondiale. La forêt amazonienne représente à elle seule plus d’un tiers des forêts tropicales de la planète, abrite 10% des espèces connues, contient 38% de l’eau douce disponible sur terre et stocke des milliards de tonnes de carbone, ce qui en fait un allié indispensable dans la lutte contre le dérèglement climatique.

A l’instar des autres forêts tropicales de la planète, l’Amazonie est aujourd’hui largement menacée et sous pression. On estime que 17% de la forêt amazonienne a déjà disparu. En 2024, les feux de forêts ont été la cause principale de perte de forêt tropicale primaire au Brésil. Accélérés par les vagues de chaleur et les sécheresses, ces feux sont surtout d’origine humaine, intentionnellement provoqués par l’agro-d’industrie pour pour étendre son développement.
La COP est donc l’occasion de remettre à l’avant-plan les engagements mondiaux en faveur de la protection des forêts tropicales. Pour Greenpeace, le sommet doit aboutir à des engagements concrets, assortis de financements et de règles claires pour stopper la déforestation et la dégradation des forêts. Cela passera par la mise en place d’un plan d’action international qui entérine le rôle et les droits des peuples autochtones et des communautés locales, qui dépendent des forêts pour leur survie et en sont les premiers protecteurs. Ces communautés doivent avoir un accès direct aux financements destinés à protéger la forêt.
Faire payer les pollueurs, un mécanisme indispensable à la justice climatique
La dernière COP, qui s’est déroulée à Bakou, avait accouché d’un nouvel objectif de ‘financement climat’ de 300 milliards de dollars à destination des pays du Sud. Ce montant, en total décalage avec l’objectif financier nécessaire, mesuré à au moins 1300 milliards de dollars, a été vécu comme une véritable insulte par les pays du Sud. Pour Greenpeace, ce financement climat doit absolument être remis sur la table dès cette année. Outre le montant qui doit être revu à la hausse, le type de financement doit également être revu. Contrairement à sa formule actuelle, largement ouverte aux financements privés et aux mécanismes de prêt, le financement climat doit reposer sur de l’argent public. Et cet argent doit être notamment obtenu en vertu du principe de pollueur-payeur, via des mécanismes fiscaux qui mettent directement la main aux portefeuille des responsables de la crise climatique, à commencer par l’industrie des énergies fossiles !

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