La COP29 vient d’accoucher d’un texte final après de longues prolongations. Les parties se sont accordées sur un nouvel objectif de financement climat de seulement 300 milliards de dollars par an d’ici 2035. Pour Greenpeace “ce nouveau cap de financement climat est douloureusement insuffisant”. Le sommet a également entériné les mécanismes de marchés carbone, offrant une inacceptable échappatoire aux pollueurs. Les regards se tournent déjà vers Belém au Brésil, où se tiendra la prochaine COP.
“Cette COP n’a pas entendu le besoin de justice climatique qu’exprimait pourtant haut et fort la société civile présente”, regrette Nadia Cornejo, qui représentait Greenpeace Belgique à la COP. “300 milliards de dollars US d’ici 2035, c’est à peine plus que le montant acquis en 2009 indexé. C’est beaucoup trop peu, beaucoup trop tard. Les pays riches sont arrivés à la COP sans intention de mettre la main au portefeuille, et ont imposé leur volonté aux pays en développement.”
“Cet objectif n’est assorti d’aucune garantie sur le type de financement, ce qui ouvre la porte aux prêts et aux financements privés, alors que c’est de financements publics dont nous avons absolument besoin. En outre, ce nouvel accord de financement n’instaure rien pour faire payer l’industrie des énergies fossiles, qui est pourtant responsable de cette crise, et continue à faire des profits colossaux. Une lueur d’espoir réside cependant dans l’accord visant à élaborer, d’ici à la COP30, une feuille de route pour l’augmentation des financements : il doit s’agir d’une feuille de route visant à faire payer les pollueurs.”
Accord sur les marchés carbone : “une bouée de sauvetage offerte à l’industrie des énergies fossiles”
Le mécanisme de marché carbone (article 6) a été validé par les parties un peu avant la fin de la COP. Greenpeace y voit une bouée de sauvetage offerte à l’industrie des énergies fossiles, qui lui permet de compenser ses émissions. “Les pollueurs devraient être contraints à diminuer leurs émissions et à payer pour les dommages qu’ils ont causé, au lieu de cela, ils obtiennent un passe-droit pour continuer à émettre des gaz à effets de serre”, déplore Nadia Cornejo.
La Belgique doit présenter d’urgence un nouveau plan climat
Même si elle s’est illustrée positivement par ses promesses de subventions destinées à l’adaptation des pays en développement face au changement climatique, la Belgique n’a pas brillé lors de cette COP. Régions flamande et wallonne n’ont rien fait pour que notre pays soutienne une position européenne ambitieuse en matière de financement climat. Le gouvernement wallon, dont la ministre était absente à Bakou, a par ailleurs annoncé cyniquement pendant cette COP une réduction de près de 75% de son budget alloué à la biodiversité.
“Les régions flamande et wallonne prennent des directions totalement irresponsables en matière d’environnement et de climat” conclut Nadia Cornejo. “Il reste trois mois à notre pays pour rendre son plan énergie-climat révisé après que le précédent ait été recalé par la Commission Européenne, qui l’a jugé nettement insuffisant. Après les belles promesses énoncées par le Premier Ministre Alexander De Croo lors de son allocution en début de COP, nous demandons à tous nos gouvernements, y compris notre futur gouvernement fédéral, de prendre leurs responsabilités, de cesser les cadeaux fiscaux aux industries les plus polluantes de notre pays et de prendre des mesures climatiques à même d’assurer à chaque citoyen·ne belge un avenir.”