Greenpeace répond aux dizaines de perquisitions actuellement en cours en Flandre dans le cadre d’une enquête judiciaire sur la fraude au fumier dans plusieurs entreprises.

« C’est une bonne chose que des mesures sévères soient enfin prises. Année après année, la qualité de l’eau dans la campagne flamande se détériore en raison d’un excès de nitrates et de phosphates, et la situation devient désastreuse. Nos objectifs européens sont en danger. Le gouvernement flamand devrait maintenant faire tout son possible« , estime Matteo De Vos, expert agricole de Greenpeace Belgique.

Le problème est structurel et impacte les petits agriculteurs. « Mais cela ne reste qu’un traitement des symptômes, pas des causes : la fraude sur le fumier n’est que la pointe d’une politique agricole défaillante. Un cheptel beaucoup trop important en Flandre crée un gigantesque tas de fumier qui ne peut pas être traité correctement”, souligne Matteo De Vos. “Les coûts de traitement du fumier sont devenus un véritable nœud coulant pour les petits éleveurs de bétail et encouragent la fraude. Le dernier plan d’action sur le fumier, de juin 2019 (MAP6), ignore également cette réalité, ce qui pourrait faire dérailler davantage les problèmes de qualité de l’eau. »

Des solutions existent pourtant. « Notre environnement, mais certainement le secteur agricole, bénéficierait davantage d’un plan d’action sur le fumier qui s’attaque aux causes profondes de la mauvaise qualité de l’eau. Une réduction du cheptel flamand et un soutien accru à l’agro-écologie sont nécessaires, au-delà de pratiques de fertilisation plus durables. La croissance des usines à bétail, en particulier en Flandre occidentale, en Campine du Nord et dans le Limbourg du Nord, est en totale contradiction avec ce dont nous avons besoin aujourd’hui en tant que société.”