Des militants de Greenpeace ont installé un trompe-l’œil en 3D du fond de l’océan sur le trottoir devant le bureau du ministre Vincent Van Quickenborne. Ils demandent au ministre de cesser immédiatement son soutien à l’industrie minière destructrice en eaux profondes. Dans le Pacifique, des activistes ont mené une action contre l’entreprise GSR depuis le Rainbow Warrior.

« L’océan Pacifique a beau être à des milliers de kilomètres de notre pays, le gouvernement belge joue un rôle majeur dans l’exploitation minière en eaux profondes, une nouvelle industrie destructrice qui s’y développe », a déclaré Carine Thibaut, porte-parole de Greenpeace. « Cette industrie peut endommager irrémédiablement la vie fragile des fonds marins. Nous demandons au ministre compétent M. van Quickenborne de mettre fin au soutien de la Belgique. »

© Tim Dirven / Greenpeace. D’autres photos et vidéos de l’action sont disponibles ici. Le matériel est libre d’utilisation à condition que les droits d’auteur soient correctement mentionnés.

Le gouvernement belge sponsorise le contrat de la société belge Global Sea Mineral Resources (GSR) qui effectue actuellement des tests pour l’exploitation minière en eaux profondes dans la zone de Clarion Clipperton dans l’océan Pacifique. L’entreprise souhaite y extraire des minéraux des fonds marins, notamment pour les smartphones. Cependant, les preuves scientifiques que cette industrie est extrêmement nuisible à l’un des écosystèmes les plus éloignés et les plus inconnus de la planète s’accumulent. [1]

“Notre pays se positionne sur la scène mondiale comme un ‘Blue Leader’, un protecteur des océans et un défenseur de la protection stricte d’au moins 30% des océans d’ici 2030. Mais en même temps, le gouvernement soutient l’exploitation industrielle des fonds marins en parrainant le contrat de GSR. Cette position ambiguë est intenable« , déclare Carine Thibaut. [2,3]

Une action dans le Pacifique aussi

Le navire de Greenpeace, le Rainbow Warrior, se trouve actuellement dans la zone de Clarion Clipperton, près du site où GSR effectue des tests d’exploitation minière en eaux profondes. Les observations de Greenpeace montrent que le robot de GSR, Patania II, est revenu à plusieurs reprises du fond de la mer entouré d’une large traînée de sédiments brun clair. Cela indique qu’il est très probable que le fond marin ait déjà été perturbé par ce phénomène.

Dans la nuit de mardi à mercredi, des militants de Greenpeace ont peint le navire GSR avec le texte ‘Risk !’ (Risque !).

Actions dans le Pacifique et à Bruxelles : Greenpeace ramène le fond des océans devant chez le ministre Van Quickenborne
© Marten van Dijl / Greenpeace. D’autres photos et vidéos de l’action sont disponibles ici. Le matériel est libre d’utilisation à condition que les droits d’auteur soient correctement mentionnés.

« Les fonds marins font partie du patrimoine commun de l’humanité. Si GSR possède des images du fond marin avant et après l’activité de Patania II, l’entreprise devrait les diffuser dans l’intérêt du public. Le robot commercial d’exploitation minière en eaux profondes que la société prévoit de construire sera beaucoup plus grand. Ce que nous voyons aujourd’hui est un signal d’alarme clair sur ce qui pourrait se passer s’il entre en action dans les fonds marins », déclare An Lambrechts, experte en Océans de Greenpeace Belgique, et présente sur le Rainbow Warrior dans le Pacifique.

La semaine dernière, des militants de Greenpeace ont déjà mené une action pacifique contre GSR dans cet océan.

Notes :

[1] Études scientifiques sur les effets néfastes de l’exploitation minière en eaux profondes : Miller K.A., Thompson K.F., Johnston P. et Santillo D. (2018). Une vue d’ensemble de l’exploitation minière des fonds marins, y compris l’état actuel du développement, les impacts environnementaux et les lacunes en matière de connaissances. https://doi.org/10.3389/fmars.2017.00418

Cuyvers, L., W. Berry, K. Gjerde, T. Thiele et C. Wilhem (UICN), 2017. L’exploitation minière des grands fonds marins. A Rising Environmental Challenge, p.51. https://gallifrey.foundation/wp-content/uploads/2018/07/DeepSeabedMining-report.pdf

Van Dover C.L., Ardron J.A., Escobar E., Gianni M., Gjerde K.M., Jaeckel A., Jones D., Levin L.A., Niner H., Pendleton L., Smith C.R., Thiele T., Turner P.J., Watling L. et Waver P.P.E. (2017). Perte de biodiversité due à l’exploitation minière en eaux profondes. Nature Geoscience, 26 juin 2017. DOI : 10.1038/ngeo2983. https://www.researchgate.net/publication/318093120_Biodiversity_loss_from_deep-sea_mining

[2] Pour la position de la Belgique sur un traité mondial de protection des océans, voir : https://www.lachambre.be/FLWB/PDF/55/1580/55K1580017.pdf.

[3] Pour plus d’informations sur la position de la Belgique sur l’exploitation minière en eaux profondes : https://www.greenpeace.org/static/planet4-belgium-stateless/2019/07/1d18baf5-oceans_mediabrief_vnl3.pdf et https://www.greenpeace.org/belgium/fr/blog/19260/le-monde-sombre-de-lindustrie-miniere-en-eaux-profondes/

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Info:

Des entretiens avec l’experte Océans de Greenpeace, An Lambrechts, depuis le Rainbow Warrior sont possibles. Il y a une différence de temps de 9 heures.

Des photos et une vidéo de l’action à Bruxelles peuvent être téléchargées ici. Le matériel est libre d’utilisation à condition que les droits d’auteur soient correctement mentionnés.

Des photos et une vidéo de l’action dans l’océan Pacifique peuvent être téléchargées ici. Le matériel est libre d’utilisation à condition que les droits d’auteur soient correctement mentionnés.

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