Le premier appel à projets du Fonds pour un Air Sain s’est cloturé avec succès. Pas moins de 78 associations ou organisations ont soumis un projet pour travailler à un cadre de vie sain et une meilleure qualité de l’air en Flandre. Le fonds est une initiative de Greenpeace, alimentée par les astreintes que le gouvernement flamand doit payer dans le cadre du procès – toujours en cours – sur la pollution atmosphérique.

En septembre 2022, le Fonds pour un Air Sain (Fonds Gezonde Lucht) – géré par la fondation Be Planet – a lancé son premier appel à projets. Une somme de 250 000 € a été mise à disposition. Les citoyen·nes, associations, groupes d’action ou organisations avaient jusque début décembre pour rentrer un dossier. Ils pouvaient y demander un soutien allant jusqu’à 25 000 €, afin de réaliser des projets en faveur d’une meilleure qualité de l’air et d’un cadre de vie plus sain. 

On retrouve une grande variété et beaucoup de créativité au sein des projets soumis : amélioration de plaines de jeux ou d’espaces publics, formation à la lutte contre la pollution de l’air et à d’autres formes de pollution, sensibilisation à des actions plus radicales de préservation de la nature locale, etc.

« Les citoyen·nes Flamand·es semblent bien plus préoccupé·es par la pollution de l’air et par la nécessité d’un environnement de vie sain que leur propre gouvernement”, s’indigne Joeri Thijs, porte-parole de Greenpeace. « Les pénalités, que nous avons reçues parce que le gouvernement mène des politiques trop laxistes en la matière, nous permettent de soutenir les citoyen·nes et les organisations qui agissent.”

Les dossiers des projets sont maintenant analysés par un jury indépendant composé d’expert·es, d’universitaires et de représentant·es de la société civile. Les lauréat·es seront annoncés en février 2023. 

Un plan de politique aérienne toujours pas conforme 

L’action en justice de Greenpeace contre le gouvernement flamand pour des politiques défectueuses en matière de pollution atmosphérique se poursuit par ailleurs. Le 11 mars 2022, le gouvernement flamand a approuvé un avenant à son plan de politique aérienne 2030, qui, selon lui, remédierait aux défauts du plan originel. Greenpeace conteste cet état de fait. L’addendum n’apporte en effet toujours aucune clarté sur la manière dont le gouvernement va se conformer aux normes NO2 et ainsi respecter la décision initiale de 2018 (qui porte sur la réglementation européenne). 

En septembre 2022, Greenpeace a de nouveau envoyé une mise en demeure au cabinet Demir, pour lui signifier que ses obligations n’étaient toujours pas remplies. Le gouvernement flamand a fait opposition à la poursuite du paiement des astreintes, ce qui a amené l’affaire à nouveau devant le tribunal de saisie. 

Actuellement, le gouvernement flamand travaille enfin à une mise à jour de son plan de politique aérienne 2030. 

« Il est particulièrement douloureux de constater qu’il faille s’acharner de la sorte pour que notre gouvernement respecte des réglementations auxquelles il est pourtant soumis, et qui visent à protéger notre santé et notre environnement”, poursuit Joeri Thijs. « Notre procès et une manière de maintenir la pression : l’ambition pour garantir un air sain pour toutes et tous doit être beaucoup plus élevée. Cette ambition devra de facto aussi nous conduire à réduire immédiatement nos émissions de gaz à effet de serre. »Pour rappel, Greenpeace a également une procédure judiciaire en cours contre la région wallonne et sa gestion de la pollution de l’air. Greenpeace a introduit un appel en avril 2021 et un arrêt est attendu en janvier prochain.