Luxembourg, le 21 décembre 2021“La politique agricole luxembourgeoise de demain” : C’est sur ce thème que les 3 organisations environnementales nationales Greenpeace, natur&ëmwelt et Mouvement Ecologique ont fait paraître une annonce dans les journaux Tageblatt et Luxemburger Wort le mercredi 1er décembre 2021.

Dans cette annonce, les organisations informaient qu’à partir de 2023, les fonds publics soutiendraient exclusivement des mesures en faveur d’une agriculture de taille moyenne et de la protection de la biodiversité, du climat, des eaux et des consommateurs. Pour ce faire, le plan stratégique actuel du ministère de l’Agriculture devrait être révisé en concertation avec tous les acteurs. L’analyse des effets négatifs du système actuel s’appuie sur les rapports des organismes scientifiques et de la Commission européenne. 

Pour être perçue par les acteurs politiques, l’annonce des organisations a été publiée sous le nom fictif de “Ministère de l’Agriculture durable”, appliqué au logo officiel.

Depuis des années, voire des décennies, les organisations s’engagent pour un débat ouvert sur l’orientation de la politique agricole luxembourgeoise. Un échange entre tous les acteurs (agriculteurs, consommateurs, mouvements environnementaux ….) a toujours été suggéré, mais sans succès. Ni un échange structuré sur le projet lui-même, ni une discussion publique et participative n’ont eu lieu en amont de l’élaboration du plan stratégique agricole. Aucune préoccupation écologique n’a donc été abordée dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme agricole européenne.

C’est d’autant plus problématique qu’il ne s’agit pas seulement d’investissements de 750 millions d’euros dans les prochaines années, mais aussi de la survie d’une agriculture régionale de taille moyenne, de la préservation de la biodiversité et d’un climat stable, de la qualité des eaux, de la fertilité des sols et de bien d’autres choses encore.

Il devrait donc être compréhensible que les organisations non gouvernementales cherchent dans cette situation des moyens plus créatifs pour faire connaître leurs intérêts à l’extérieur. L’annonce comportait d’ailleurs les logos des organisations et leurs auteurs étaient clairement identifiables.

Dans leur opposition commune, qui a servi de base à l’annonce citée, les trois organisations environnementales nationales ont formulé des propositions très concrètes dans ce sens et ont également demandé une entrevue avec le ministre de l’Agriculture. 

On espère donc que les acteurs politiques se penchent sur les arguments de fond avec la même rigueur que celle dont ils font preuve dans leurs actions juridiques contre les organisations.

Selon nos informations, le plan stratégique dans sa version actuelle n’a pas été transmis à la Commission européenne. Au contraire, le projet devrait faire l’objet d’une réunion intergroupe des partis majoritaires en janvier.

On peut donc espérer que des points essentiels pourront encore être remaniés, tant dans l’intérêt des exploitations agricoles que de la préservation de l’environnement.

Vu l’importance politique de ces orientations, les trois organisations environnementales ont demandé une entrevue avec le ministre d’État, Xavier Bettel.