Les scientifiques du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ont rendu public aujourd’hui leur nouveau rapport. Centré sur les impacts de la crise climatique ainsi que sur l’adaptation et la vulnérabilité de la planète, les conclusions du rapport, extrêmement détaillées, sont alarmantes. Les dégâts et pertes considérables que les populations et les écosystèmes subiront iront en s’aggravant avec chaque nouvelle augmentation de la température terrestre.

Le GIEC a constaté que la mortalité due aux inondations, à la sécheresse et aux tempêtes a été 15 fois plus élevée dans les régions très vulnérables au cours de la dernière décennie, par rapport aux régions très peu vulnérables. “Pour une grande partie du globe, la crise climatique est déjà une question de vie ou de mort”, déclare Carine Thibaut, porte-parole de Greenpeace Belgique. “Les dérèglements climatiques apparaissent plus vite que prévu, ils sont plus importants et plus sévères que ce que nous imaginions. 

Alors que les pays les plus pauvres de la planète n’ont pas ou peu contribué à la crise climatique, ils vont en payer le prix fort. Les inégalités sociales vont renforcer l’effet du changement climatique. Il est donc fondamental de fonder notre action climatique sur la justice et la solidarité. ”

Protéger les écosystèmes

Le rapport du GIEC reconnaît également le lien crucial entre le climat et la protection de la nature. Notre planète ne pourra se montrer résiliente face à la crise climatique que si nous luttons contre la destruction de la biodiversité, qui pour l’instant ne fait que s’intensifier. “Nous devons de toute urgence protéger et restaurer les écosystèmes” poursuit Carine Thibaut. “Le bien-être de l’humanité en dépend directement. Les dernières données scientifiques publiées par le GIEC doivent pousser les gouvernements à s’engager cette année lors du sommet des Nations unies sur la biodiversité. Il faut protéger au moins 30 % des terres et des océans d’ici 2030. »

Une décennie cruciale pour sortir des énergies fossiles

Limiter le réchauffement climatique à 1,5°C est toujours possible, mais demande des décisions urgentes. Lors de la dernière COP, les responsables politiques ont reconnu que leurs engagements actuels n’étaient pas à la hauteur. “Les États comme les entreprises doivent tenir compte de cette nouvelle alerte scientifique majeure” explique Carine Thibaut. Une réduction drastique des émissions de CO2 est nécessaire pour limiter les impacts, les risques et les pertes irréversibles liés aux changements climatiques déjà à l’œuvre. “Cela passera obligatoirement par un arrêt des nouveaux projets d’approvisionnement en combustibles fossiles, et par la fin des subventions massives à l’industrie fossile. Les plans d’élimination progressive des combustibles fossiles doivent inclure et soutenir les travailleuses, les travailleurs et les communautés concernées et assurer une transition juste.”

Et la Belgique?

Pourtant marquée au fer rouge par les meurtrières inondations de l’été dernier, la Belgique a raté le coche lors de la COP de Glasgow, livrant un travail indigne, en grande partie à cause du blocage de la Flandre. “Notre pays devra à tout prix prendre ses responsabilités lors du sommet de la biodiversité en Chine en avril et aussi lors de la prochaine COP 27 en Egypte. Nous plaidons pour que la Belgique s’engage à réduire de 65% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Éviter une hausse des températures de plus de 1,5 degré doit devenir notre priorité absolue. Chaque dixième de degré comptera. La Belgique doit aussi prendre ses responsabilités en actualisant son plan d’adaptation et de résilience, en remettant la nature et l’humain au cœur de son projet de société. » 

Lire l’analyse complète du rapport du GIEC par Greenpeace.

Le rapport publié aujourd’hui par le GIEC est le deuxième de trois volets. Voir le détail des différents groupes de travail ici.