Une étude de Greenpeace Pays-Bas parue aujourd’hui révèle que 360 000 personnes pourraient mourir prématurément avant la fin du siècle en raison du réchauffement climatique causé par les gaz à effet de serre émis en 2022 par neuf grandes compagnies pétrolières et gazières européennes.  [1] Greenpeace demande une élimination rapide, complète et juste du charbon, du pétrole et du gaz, d’en interdire toute nouvelle extraction et d’augmenter les taxes sur les entreprises d’énergies fossiles.

Publiée aujourd’hui à l’occasion de la COP28, cette étude utilise la méthode du coût de mortalité du carbone mise au point par le chercheur américain R. Daniel Bressler. [2]

 « Une seule année d’émissions provoquera des vagues mortelles jusqu’à la fin de ce siècle” déplore Mathieu Soete, chargé de campagne transition énergétique chez Greenpeace Belgique. “Si l’industrie des énergies fossiles continue d’extraire et de brûler des combustibles fossiles au rythme actuel, des millions de personnes dans le monde entier pourraient mourir prématurément.”

Les estimations de ce rapport sont très prudentes : elles ne prennent en compte que la surmortalité causée directement par les températures extrêmes. Elles n’intègrent pas d’autres impacts comme les événements météorologiques extrêmes et leurs conséquences (sécheresses, tempêtes, inondations, feux de forêts ..), ou encore la pollution atmosphérique. En outre, le rapport se base uniquement sur les émissions déclarées par les compagnies elles-mêmes, qui sont contestées par d’autres méthodes de calcul du carbone. 

Le nombre de décès prématurés causés par les activités de ces entreprises pourrait donc être bien plus élevé en réalité.

Des expert·es juridiques indépendant·es en Europe consulté·es par Greenpeace Pays-Bas ont déclaré qu’il pourrait y avoir une base juridique pour poursuivre les entreprises de combustibles fossiles pour mise en danger de la vie humaine et de l’environnement en vertu de leurs lois pénales nationales respectives, et que les systèmes de justice pénale ont été historiquement sous-utilisés à cette fin. 

Greenpeace demande aux gouvernements présents à la COP28 de s’accorder sur une élimination rapide et juste du charbon, du pétrole et du gaz, d’interdire toute nouvelle extraction de combustibles fossiles et d’augmenter les taxes sur les entreprises de combustibles fossiles afin de financer la lutte contre le dérèglement climatique et de payer pour les pertes et dommages qu’il génère déjà.

Note

[1] Shell, TotalEnergies, BP, Equinor, Eni, Repsol, OMV, Orlen et Wintershall Dea

[2] Lire le rapport complet: “Today’s emissions, tomorrow’s deaths: How Europe’s major oil and gas companies are putting lives at risk”. 

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Service presse Greenpeace Belgique : 0496 26 31 91 – [email protected].