Le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) sur l’écart entre les besoins et les engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre indique que si les pays n’agissent pas rapidement pour réduire leurs émissions, l’objectif de l’accord de Paris de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C ne pourra plus être atteint d’ici quelques années.
Le rapport affirme qu’il est encore techniquement possible de respecter la trajectoire d’émissions de 1,5 °C en réduisant rapidement et radicalement nos émissions grâce aux économies d’énergie, à l’énergie solaire et éolienne et à la protection des forêts. Toutefois, si les pays ne renforcent pas l’ambition de leurs plans climatiques nationaux pour 2035, le monde risque de connaître une hausse des températures de 2,6 à 3,1 °C d’ici à la fin du siècle.
Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) met en garde depuis 15 ans sur le manque criant de volonté politique d’agir face à la trajectoire des émissions qui alimentent la crise climatique. « Ces rapports constituent une preuve historique de la négligence des responsables politiques, qui refusent encore et toujours de prendre la crise climatique au sérieux” déplore Nadia Cornejo, porte-parole de Greenpeace Belgique. “Ces rapports sont-ils au moins lus ? Il n’est pas trop tard pour corriger le tir aujourd’hui. »
Greenpeace demande aux leaders politiques du monde entier de réviser en profondeur leurs plans climatiques à l’horizon 2035, et cela avant d’arriver dans quelques semaines à la COP29 en Azerbaïdjan. « La décision prise lors de la COP28 d’abandonner les combustibles fossiles doit maintenant se concrétiser dans des plans concrets avec une échéance pour la sortie du charbon, du pétrole et du gaz. La crise climatique est une réalité. L’objectif de 1,5°C ne tient plus qu’à un fil.“
Le PNUE appelle les pays à montrer comment leurs plans contribuent à la transition vers l’abandon des combustibles fossiles, au triplement du déploiement des énergies renouvelables et au doublement de l’efficacité énergétique d’ici à 2030, comme convenu lors de la COP28.
Les gouvernements doivent également tenir leurs engagements pris lors de la COP28 de mettre un terme à la déforestation et à la disparition de nos forêts d’ici à 2030. Lors du sommet mondial de l’ONU sur la biodiversité actuellement en cours, les gouvernements doivent progresser en la matière. Les COP biodiversité et climat de cette année doivent toutes les deux préparer le terrain pour la COP30 qui se tiendra au Brésil l’année prochaine et qui est annoncée comme celle “du climat et de la nature”.”Une action coordonnée et immédiate sur les deux fronts est nécessaire pour faire face aux crises de la biodiversité et du climat” conclut Nadia Cornejo. “En outre, toutes les forêts ne stockent pas le CO2 de la même manière : la science montre que les forêts primaires stockent exponentiellement plus de CO2. La protection de ces écosystèmes cruciaux doit être une priorité. »